Expobéton RDC 2025 : Georges Forrest plaide pour un corridor de Lobito ancré à Kolwezi, au service du développement régional

Lubumbashi, samedi 19 avril 2025 .Le corridor de Lobito a été au cœur des discussions stratégiques lors de la 9ᵉ édition d’Expobéton RDC, et c’est Georges Forrest, industriel Congolais et promoteur d’un développement intégré, qui a livré l’un des messages les plus retentissants sur ce projet régional structurant.

Lors de son intervention, Forrest a souligné l’importance de repositionner le point de départ du corridor de Lobito à Kolwezi, au lieu de Dilolo comme initialement prévu. Selon lui, cette révision est stratégique à la fois pour l’économie locale et pour la cohérence du développement industriel dans la région du Lualaba.

« Le corridor de Lobito est une opportunité historique. Il ne doit pas seulement être une voie de sortie de minerais, mais un levier d’intégration économique pour les entreprises locales. Pour cela, il doit partir de Kolwezi cœur industriel du cuivre et du cobalt et non de Dilolo », a affirmé Forrest devant les participants.

Un enjeu d’ancrage local pour un projet régional

Le corridor Lobito, développé en partenariat avec l’Angola et la Zambie, vise à relier l’intérieur du territoire congolais à l’océan Atlantique via le port de Lobito, en Angola, en traversant une distance stratégique de plus de 1 300 kilomètres.

Georges Forrest a mis en lumière la nécessité d’un véritable ancrage industriel et économique du projet en RDC, qui garantirait que les entreprises congolaises — et en particulier celles basées dans le Lualaba — puissent pleinement bénéficier des effets d’entraînement du corridor.

« Kolwezi concentre les plus grandes unités de production minière du pays. Y démarrer le corridor, c’est favoriser la transformation locale, la création d’emplois, la logistique intégrée et surtout, éviter que la RDC ne soit qu’un simple pays de transit », a-t-il ajouté.

Une vision du développement à dimension régionale

Au-delà de la logistique, Forrest a mis en avant la dimension régionale et géopolitique du projet, qui s’inscrit dans une dynamique d’intégration continentale soutenue par la ZLECAf (Zone de libre-échange continentale africaine).

« Le développement régional est l’avenir. Le corridor de Lobito n’est pas qu’un tuyau d’exportation, c’est une artère de croissance partagée. À nous de le concevoir ainsi, au service de nos territoires et de notre souveraineté économique. »

Le grand assemblage économique à venir

Dans une formule marquante, Georges Forrest a évoqué « l’ère du grand assemblage », une période charnière pour les nations africaines appelées à construire ensemble des projets d’infrastructures majeurs qui unissent plutôt que divisent.

Il a rappelé que le succès du corridor dépendra de la volonté politique, de la structuration des zones économiques le long du tracé, et de la capacité à associer les opérateurs privés locaux à toutes les étapes du projet.

En appelant à repositionner le corridor de Lobito à Kolwezi, Georges Forrest propose une lecture pragmatique et patriotique du développement régional. Il alerte sur le risque de reproduire les schémas d’un développement extractif, et invite plutôt à penser les infrastructures comme des moteurs de transformation territoriale et économique.

Le corridor de Lobito, s’il est intelligemment intégré à l’économie nationale, peut devenir bien plus qu’un tracé : un pilier de souveraineté, d’industrialisation, et d’intégration régionale.

Rédaction

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