Kinshasa, 25 janvier — Lors du déjeuner-débat tenu dans la capitale congolaise, Jean Kakwende, secrétaire exécutif du Club BTP et de la Chambre des Métiers et d’Artisans, a dénoncé avec fermeté l’absence de respect et de mise en place des normes dans le secteur de la construction en République Démocratique du Congo (RDC).
“Nous ne devrions pas continuer à vivre dans un pays où les normes ne sont ni respectées ni édictées,” a-t-il déclaré, interpellant les autorités, les professionnels du bâtiment et les citoyens.

Un constat alarmant
Cette prise de position intervient dans un contexte où le secteur de la construction en RDC est marqué par le désordre, des constructions anarchiques, et un manque flagrant de régulation. L’absence de normes applicables entraîne des bâtiments de mauvaise qualité, des risques pour la sécurité des habitants et un gaspillage des ressources publiques et privées.
Un appel à l’action
Pour Jean Kakwende, la normalisation n’est pas un simple luxe ou un détail administratif : elle est un impératif. Elle conditionne non seulement la qualité des infrastructures, mais aussi la sécurité et la durabilité des projets.
Le secrétaire exécutif a également insisté sur le rôle central des institutions comme le Club BTP et la Chambre des Métiers et d’Artisans dans la promotion des normes :
“Il est de notre devoir de fédérer les acteurs et de faire respecter les règles dans l’intérêt de tous. Sans normes, il ne peut y avoir de développement durable.”
L’intervention de M. Kakwende a également été marquée par une critique implicite envers les professionnels du secteur, souvent accusés de complicité dans ce chaos. Les pratiques d’octroi de terres sans planification, la corruption, et le manque de suivi des projets de construction sont des problèmes récurrents qui entravent le progrès.
Vers une révolution normative ?
Le déjeuner-débat a également mis en lumière des initiatives prometteuses, telles que la création du Club BTP, qui vise à réunir les experts, entrepreneurs et décideurs autour de la question de la normalisation. Cependant, ces efforts ne suffiront pas sans un engagement ferme de l’État, des collectivités locales et des partenaires internationaux pour mettre en œuvre un cadre légal et technique rigoureux.

La normalisation dans le secteur de la construction dépasse le simple cadre technique. Elle touche à des enjeux sociaux, économiques et environnementaux majeurs. Si la RDC veut prétendre à un développement durable, il est impératif de mettre fin au désordre actuel en appliquant des règles strictes et en responsabilisant les acteurs.
L’intervention de Jean Kakwende est un signal d’alarme. Il appartient désormais aux décideurs et aux parties prenantes de transformer ce cri d’alerte en actions concrètes. Le futur du pays en dépend.

Rédaction


