La ville de Kinshasa, capitale de la République Démocratique du Congo (RDC), vibre, depuis ce mercredi 27 août 2025, au rythme du 14ᵉ Congrès triennal de l’Union des Architectes d’Afrique (AUA).
Pendant deux jours, experts, décideurs et praticiens venus de tout le continent réfléchissent à un défi commun, bâtir des villes capables de résister aux pressions économiques, sociales et environnementales.

Placée sous le thème « Résilience des villes africaines face à l’exploitation minière et industrielle, et face aux catastrophes naturelles », cette édition s’attaque à l’un des enjeux les plus critiques du continent.
Avec une urbanisation en pleine accélération, plus de 60 % de la croissance urbaine africaine d’ici 2050 devrait se faire dans des conditions précaires.
Selon la Banque mondiale, la question de la résilience urbaine est loin d’être théorique. La RDC illustre parfaitement ces défis.
Kinshasa, mégapole de plus de 15 millions d’habitants, connaît une croissance démographique rapide, alors que des villes minières comme Kolwezi sont confrontées à la fragilité sociale et environnementale générée par l’exploitation intensive des ressources naturelles.
Dans son allocution d’ouverture, Alexis Gisaro, Ministre de l’Urbanisme et Habitat de la RDC, a rappelé l’urgence d’agir.
« Penser l’avenir des villes africaines, c’est préparer des espaces durables capables d’absorber les chocs économiques, climatiques et industriels », a déclaré Alexis Gisaro, Ministre d’Urbanisme et Habitat de la RDC.
Cet appel a été rejoint par Fiyou Ndondoboni, président de l’Ordre des architectes de la RDC, qui a insisté sur la dimension panafricaine du Congrès.
« Nous devons réinventer nos villes pour qu’elles cessent d’être des lieux de vulnérabilité et deviennent des laboratoires de solutions face aux crises », a-t-il affirmé.
Chindrame Vinanch, Secrétaire de l’Ordre des architectes africains a indiqué que la résilience urbaine n’est plus un choix mais une priorité stratégique.
« La résilience urbaine n’est pas un luxe mais une nécessité pour la stabilité sociale et économique », a-t-il dit.

Le choix de Kinshasa pour accueillir ce Congrès n’est pas anodin. Ville-monde en devenir, mais encore marquée par de profondes inégalités sociales et des infrastructures insuffisantes, la capitale congolaise illustre à la fois les défis et les opportunités de l’urbanisme africain.
Au terme des travaux, une déclaration commune sur la gestion durable des villes africaines sera adoptée. Elle devra tracer une feuille de route partagée, notamment sur l’intégration de la résilience dans les politiques publiques, la promotion de matériaux locaux et durables dans la construction et la coopération régionale entre architectes et urbanistes africains.
Parallèlement, les délégués procéderont à l’élection d’un nouveau président de l’AUA, appelé à porter cette vision et à renforcer le rôle de l’architecture dans les stratégies nationales de développement.
ExpoBéton/zoom-eco.net


