Sous-traitance en RDC : l’ARSP et le Club BTP-CMA scellent un partenariat stratégique pour une croissance inclusive

Dans un contexte de réforme structurelle de l’économie congolaise, la sous-traitance dans le secteur privé prend un tournant décisif. Ce jeudi 15 mai 2025, l’hôtel Hilton de Kinshasa a accueilli une cérémonie de haute portée symbolique et stratégique : la signature d’un protocole d’accord entre l’Autorité de Régulation de la Sous-traitance dans le Secteur Privé (ARSP) et le Club BTP & CMA (Chambre de métiers d’Artisanat)

Les signataires, Miguel Kashal, Directeur général de l’ARSP, et Jean Bamanisa Saidi, président du Club BTP & CMA en présence du ministre de la formation professionnelle Son Excellence Marc Ekila.Les deux parties ont uni leurs voix et leurs engagements pour poser les jalons d’une collaboration concrète, visant à promouvoir une sous-traitance équitable, nationale et compétitive dans les secteurs à forte intensité de capitaux humains.

Un partenariat pour rééquilibrer les forces

Dans son discours, Miguel Kashal a rappelé que la sous-traitance en RDC, longtemps dominée par des intérêts étrangers, doit désormais répondre à la loi sur la sous-traitance de 2017, qui accorde la priorité aux entreprises congolaises. « Ce partenariat stratégique avec le Club BTP-CMA marque une nouvelle étape dans notre combat pour redonner au tissu entrepreneurial congolais la place qui lui revient », a-t-il affirmé, soulignant la volonté de l’ARSP d’assainir et de structurer les chaînes de valeur dans les secteurs du bâtiment, des mines et de l’aménagement.

Jean Bamanisa : « Il faut créer des champions nationaux »

De son côté, Jean Bamanisa a salué un accord porteur d’opportunités réelles pour les PME congolaises. « Le Club BTP-CMA milite depuis sa création pour un écosystème plus juste, où nos ingénieurs, nos entreprises, nos ouvriers puissent participer pleinement aux grands chantiers de la RDC. Nous ne voulons pas être de simples spectateurs, mais des acteurs », a-t-il déclaré.

Pour lui, ce protocole d’accord ouvre la voie à une mise en réseau des compétences, un encadrement technique renforcé, une transparence accrue dans l’attribution des marchés, et surtout, une montée en puissance des entreprises locales pour devenir de véritables champions nationaux.

Une feuille de route ambitieuse

Ce partenariat prévoit :
• Le renforcement des capacités techniques et administratives des entreprises membres du Club BTP-CMA pour se conformer aux normes exigées par l’ARSP ;
• La mise en place d’un mécanisme de concertation permanent entre le régulateur et les opérateurs du secteur ;
• L’élaboration d’une cartographie nationale des sous-traitants qualifiés dans les domaines du BTP, des mines et de l’aménagement ;
• La sensibilisation conjointe à la législation sur la sous-traitance, notamment dans les zones économiques sensibles.

Un signal fort pour la souveraineté économique

Cette initiative s’inscrit dans une dynamique plus large de reprise du contrôle national sur les secteurs stratégiques, conformément à la vision du Président de la République pour une économie plus inclusive et résiliente. Elle envoie un signal fort : la sous-traitance ne doit plus être un maillon faible ni un champ d’exclusion, mais un levier de développement local, de création d’emplois et de transfert de compétences.

Kinshasa veut construire son avenir avec ses propres briques. L’alliance ARSP – Club BTP & CMA pourrait bien être l’une des fondations majeures de cette ambition.

Rédaction

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