Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo, est une métropole en pleine expansion où l’urbanisation galopante coexiste avec des défis environnementaux et économiques complexes. Parmi eux, la prolifération des vieux véhicules et des garages informels constitue une problématique de plus en plus pressante. Ces deux phénomènes, bien que nourris par des besoins légitimes, représentent des menaces sérieuses pour la qualité de vie, l’environnement et la santé publique.

Un parc automobile vieillissant : le moteur d’une pollution croissante
Les rues de Kinshasa regorgent de véhicules d’occasion importés, souvent âgés de plus de 15 ans. Ces voitures, appelées localement “tokos”, constituent une solution économique pour les ménages modestes, mais elles sont aussi de véritables bombes à retardement écologiques. En raison de leur âge, ces véhicules consomment davantage de carburant et émettent des niveaux élevés de gaz à effet de serre (GES) et de particules fines, responsables de la dégradation de la qualité de l’air.
Selon une étude récente, le transport routier à Kinshasa est l’une des principales sources de pollution atmosphérique. Cette situation affecte directement la santé des Kinois, exposés à des risques accrus de maladies respiratoires et cardiovasculaires. Pourtant, en l’absence de contrôles techniques rigoureux, ces véhicules continuent de circuler librement, aggravant la situation.
Les garages informels : entre nécessité et menace
Face à l’absence de structures de réparation automobile organisées, les garages informels se sont multipliés dans la ville. Souvent installés à même la rue ou dans des espaces non réglementés, ces ateliers représentent une source de revenus essentielle pour des milliers de mécaniciens et apprentis. Cependant, ils opèrent dans des conditions précaires, sans normes environnementales ni sanitaires.
Les huiles usées, les batteries abandonnées et les pièces détachées en décomposition contribuent à la pollution des sols et des eaux. Ces déchets toxiques, mal gérés, finissent par contaminer les nappes phréatiques et les cours d’eau, avec des conséquences graves pour les écosystèmes locaux et la santé des populations.

Ces problèmes environnementaux sont étroitement liés aux défis socio-économiques auxquels Kinshasa est confrontée. Le secteur informel, qui inclut les garages, est l’un des principaux pourvoyeurs d’emplois pour une population où le chômage est endémique. Les propriétaires de vieux véhicules, souvent issus des classes populaires, n’ont pas les moyens d’acquérir des voitures neuves ni d’entretenir leurs véhicules dans des garages modernes et réglementés.
En outre, l’absence de politique publique efficace pour réguler le secteur automobile aggrave la situation. Les taxes élevées sur les véhicules neufs découragent leur importation, tandis que l’absence de programmes de recyclage ou de subventions pour l’entretien des voitures renforce la dépendance aux véhicules obsolètes.
Un défi socio-économique
Des solutions pour un avenir durable
Pour relever ces défis, plusieurs pistes d’action sont envisagées par ExpobetonRDC :
1. Renforcer les réglementations et les contrôles techniques : L’instauration d’un contrôle technique obligatoire et périodique pourrait limiter la circulation des véhicules les plus polluants.
2. Encourager l’importation de véhicules plus propres : Une révision de la fiscalité pour rendre les véhicules neufs et hybrides plus abordables serait un levier économique et écologique.
3. Formaliser le secteur des garages : En intégrant les mécaniciens informels dans des structures réglementées et en leur offrant des formations, l’État pourrait améliorer les conditions de travail et réduire la pollution.
4. Mettre en place des politiques de gestion des déchets : La création de centres de recyclage et le traitement des huiles usées permettraient de limiter l’impact environnemental des garages.
5. Sensibiliser la population : Des campagnes de sensibilisation sur les dangers de la pollution et les bénéfices des pratiques durables contribueraient à un changement de mentalité.
6.interdition les importations des véhicules vieux de plus de 7 ans à Kinshasa
Un enjeu collectif pour Kinshasa
Les défis posés par les vieux véhicules et les garages informels ne sont pas insurmontables, mais ils nécessitent une approche holistique impliquant les autorités publiques, le secteur privé et la société civile. Investir dans des solutions durables pourrait transformer une menace en opportunité, tout en améliorant la qualité de vie des habitants de Kinshasa et en préservant l’environnement pour les générations futures.

Le temps est venu pour Kinshasa d’accélérer sa transition vers une mobilité et une gestion urbaine plus durables. Si les actions sont retardées, les coûts environnementaux, sanitaires et économiques risquent d’être encore plus élevés.
ExpobetonRDC reste engagé dans la recherche de solutions durables pour le développement urbain et vous donne rendez-vous à Lubumbashi,du 12 au 15 mars 2025,pour la 9ème édition du salon.
A très bientôt pour construire ensemble un avenir meilleur !
Rédaction


