Lors du déjeuner-débat sur la normalisation, organisé le 24 janvier 2025 à KertelSuites de Kinshasa par le Club BTP et la Chambre des Métiers et Artisans, le Directeur Général de la Régideso, l’entreprise nationale en charge de la distribution d’eau, a lancé un cri d’alarme concernant la gestion des projets dans le secteur public. Il a déclaré que la capacité de la RDC à exécuter des projets était « zéro », pointant du doigt l’absence de standards de gestion de projets comme l’une des principales causes de cet échec. Cette déclaration met en lumière un problème systémique qui affecte non seulement la Régideso, mais aussi de nombreux autres acteurs du secteur public en République Démocratique du Congo (RDC), où la mise en œuvre de projets de développement peine à se concrétiser.
Le Problème de l’Absence de Standards de Gestion de Projets
L’absence de standards clairs et de procédures de gestion de projets est un frein majeur à la réalisation des projets d’infrastructures et de services publics en RDC. Pour qu’un projet soit exécuté avec succès, il faut une méthodologie bien définie, des outils adaptés, des ressources humaines compétentes et un suivi rigoureux. Or, dans de nombreuses institutions publiques en RDC, ces éléments font défaut. La gestion des projets devient alors un processus aléatoire, souvent caractérisé par des retards, des dépassements de coûts, voire des échecs complets.
L’absence de standards en gestion de projets entraîne des inefficacités à chaque étape, de la planification à l’exécution. Par exemple, des projets mal planifiés peuvent subir des retards en raison d’une mauvaise estimation des coûts ou de la durée de réalisation. De même, sans une gestion adéquate des ressources humaines et financières, ces projets risquent de stagner ou de se voir abandonnés avant leur achèvement. Le résultat est une perte de confiance des citoyens et des investisseurs dans la capacité de l’État à mener à bien des projets d’envergure.
Une Situation Inacceptable pour le Développement du Pays
La déclaration du Directeur Général de la Régideso souligne un problème majeur : l’incapacité à exécuter des projets, qui se répercute directement sur l’amélioration des conditions de vie des Congolais. La gestion de l’eau, qui est essentielle à la santé publique et au bien-être des citoyens, est une priorité nationale. Toutefois, sans une gestion de projets rigoureuse.
Le manque de standards a des répercussions concrètes sur le développement de la RDC. De nombreux projets d’infrastructures, qu’il s’agisse de routes, d’écoles, d’hôpitaux ou d’infrastructures d’eau et d’assainissement, stagnent ou échouent en raison de l’absence de méthodologies éprouvées et d’une gestion efficace,cela décourage les investisseurs étrangers et handicape l’État dans ses efforts de développement.
Le Rôle Clé de la Normalisation dans la Gestion de Projets

La mise en place de standards de gestion de projets est plus que nécessaire. Ces standards incluent des processus définis pour la planification, l’exécution, le suivi et l’évaluation des projets. Il est également crucial d’établir des indicateurs de performance pour chaque phase du projet afin de garantir qu’il est mené à bien dans les délais et les budgets impartis. En outre, la mise en place d’une culture de transparence et de responsabilité est indispensable pour éviter les dérives et les abus dans l’utilisation des fonds publics.
Les standards de gestion de projets doivent inclure des outils adaptés, comme des logiciels de gestion de projet, des mécanismes de gestion des risques, des protocoles de communication claire entre les parties prenantes et des évaluations régulières de l’avancement des projets. Sans un tel cadre de gestion, chaque projet devient un défi, et les ressources sont utilisées de manière inefficace.
La Nécessité d’une Formation Spécialisée pour les Acteurs Publics
Le manque de standards en gestion de projets découle souvent d’un manque de formation spécialisée au sein des administrations publiques. Cette formation doit être régulière et adaptée aux évolutions des méthodologies de gestion.
Il est également important de renforcer les capacités des chefs de projet, des gestionnaires et des autres professionnels impliqués, afin qu’ils puissent mieux comprendre et appliquer les standards internationaux en matière de gestion d’infrastructures. Le développement des compétences est une clé essentielle pour réussir à implémenter des projets avec succès.
La Solution : Mise en Place d’une Stratégie Nationale de Normalisation
Pour résoudre ce problème, la RDC doit prendre des mesures concrètes pour mettre en place une stratégie nationale de normalisation dans la gestion de projets. Cela inclut l’adoption de cadres de gestion de projet standardisés pour toutes les entités publiques, qu’il s’agisse d’infrastructures, de services de santé, d’éducation ou d’autres secteurs vitaux. Cette stratégie doit être accompagnée de mécanismes de contrôle stricts pour assurer que les standards sont respectés tout au long de la mise en œuvre des projets.
En outre, une institution de supervision devrait être créée ou renforcée pour suivre l’exécution des projets à tous les niveaux et veiller à ce que les standards de gestion soient appliqués de manière cohérente dans tous les départements.
La déclaration du Directeur Général de la Régideso met en lumière un défi fondamental auquel la RDC est confrontée dans le domaine du développement des infrastructures : l’absence de standards de gestion de projets. Cette situation est inacceptable et doit être corrigée si le pays souhaite avancer et répondre aux besoins urgents de sa population. La mise en place d’une gestion de projets rigoureuse, accompagnée de normes claires et de formations adaptées, est la seule voie pour garantir l’exécution des projets dans les délais, les budgets et avec la qualité attendue. La normalisation est donc un levier incontournable pour améliorer l’efficacité de la gestion publique et, par conséquent, la vie des Congolais.

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