Les pluies diluviennes qui se sont récemment abattues sur Kinshasa ont une nouvelle fois mis en évidence la vulnérabilité de la capitale congolaise face aux aléas climatiques. Le débordement de la rivière Djili a paralysé la circulation dans plusieurs quartiers, causant non seulement des pertes matérielles et en vies humaines , mais révélant surtout l’urgence d’une reconfiguration urbaine profonde.
Face à cette situation critique, Expobéton RDC, plateforme de réflexion sur les infrastructures et le développement urbain, propose une réponse stratégique : la mise en œuvre du Plan SOSAK (Stratégie d’Organisation Spatiale de l’Agglomération Kinoise). Ce plan ambitieux vise à repenser la configuration territoriale de Kinshasa pour mieux anticiper les défis liés à l’urbanisation galopante, à l’écoulement des eaux et à la mobilité urbaine.
Expobeton RDC préconise également,la mise en œuvre effective du Plan Directeur de Transport de Kinshasa (PDTK),qui vise à repenser la mobilité urbaine à travers un réseau multimodal adapté à la croissance de la population et à la topographie de la capitale.

Une ville à bout de souffle
Kinshasa, avec plus de 15 millions d’habitants, souffre d’un déséquilibre criant entre sa croissance démographique et l’aménagement de son territoire. Les infrastructures, déjà saturées, peinent à suivre, et les quartiers mal planifiés, souvent construits sans études hydrauliques préalables, sont régulièrement victimes d’inondations meurtrières.
La rivière Djili, dont les berges sont largement urbanisées de manière anarchique, a vu son lit naturel réduit au fil des années. Lors des récentes pluies, son débordement a bloqué la circulation entre les communes du sud-est de la ville, perturbant les activités économiques et exposant les populations à des risques sanitaires.
Le Plan SOSAK : une réponse structurelle
Expobéton RDC rappelle que des solutions durables existent, à condition de faire preuve de volonté politique et d’investissements stratégiques. Le Plan SOSAK préconise une décentralisation urbaine qui consisterait à éclater Kinshasa en quatre pôles urbains distincts, mieux connectés, mieux planifiés, et capables d’absorber les flux de population et d’activités.
Ces pôles – qui pourraient devenir à terme de véritables villes autonomes – seraient conçus avec des infrastructures résilientes, des réseaux d’évacuation d’eau performants, et une meilleure articulation entre zones résidentielles, industrielles et naturelles.

Cette proposition s’inscrit dans une vision d’avenir : désengorger le centre de Kinshasa, préserver les écosystèmes fluviaux, et améliorer les conditions de vie des Kinois grâce à une ville mieux structurée, pensée pour les générations futures.
Un appel à l’action
L’équipe d’Expobéton RDC exhorte les autorités à saisir cette crise comme une opportunité de transformation urbaine. Les catastrophes à répétition ne doivent plus être abordées comme de simples urgences ponctuelles, mais comme le symptôme d’un dysfonctionnement structurel qu’il est encore possible de corriger.
À l’approche de la 9ème édition d’Expobéton RDC, qui se tiendra du 16 au 19 avril 2025 à Lubumbashi, le débat sur l’avenir urbain de la RDC sera au cœur des discussions. La question n’est plus de savoir s’il faut agir, mais quand et comment. Et la réponse, selon Expobéton, commence par le Plan SOSAK.

Rédaction