La commune de Ngaliema, à Kinshasa, est en proie à une menace grandissante : les érosions. Alimentées par des constructions anarchiques, l’absence de planification urbaine et des pratiques non respectueuses de l’environnement, ces érosions mettent en péril des vies humaines, des infrastructures et l’avenir même de cette zone stratégique. Face à ce drame silencieux, Expobéton RDC, acteur clé de la promotion d’une urbanisation durable, lance un cri d’alarme aux autorités pour une action immédiate et décisive.
Un désastre urbain annoncé
Ngaliema, connue pour ses reliefs escarpés et ses collines verdoyantes, est aujourd’hui l’épicentre d’un désastre écologique. Depuis plusieurs années, des constructions non réglementées prolifèrent, souvent sur des terrains instables et au mépris des normes d’urbanisme. Ces constructions anarchiques bloquent les voies naturelles d’écoulement des eaux et fragilisent les sols. Avec les pluies diluviennes qui s’abattent régulièrement sur la ville, le sol se dérobe, entraînant des glissements de terrain qui engloutissent maisons, routes et même des vies humaines.
Selon les experts, plus de 30% des ravins actifs de Kinshasa se trouvent dans la commune de Ngaliema. Certaines familles, contraintes de fuir leurs maisons, se retrouvent sans abri, tandis que les infrastructures publiques, telles que les écoles et les routes, sont détruites ou gravement endommagées.
L’appel d’Expobéton RDC
Face à cette situation critique, Expobéton RDC, organisation engagée pour un développement urbain respectueux des normes et de l’environnement, interpelle les autorités compétentes. Lors d’une récente déclaration publique, ses représentants ont dénoncé l’inaction et l’absence de politiques de prévention efficaces.
« Ngaliema est une bombe à retardement. Chaque jour qui passe sans intervention aggrave la situation. Nous exhortons les autorités à prendre leurs responsabilités pour protéger les populations et préserver l’environnement », a déclaré un porte-parole d’Expobéton RDC.L’organisation propose une série de mesures urgentes et concrètes :
1. La suspension immédiate des constructions illégales, en particulier dans les zones à risque ;
2. L’aménagement des bassins de rétention et des caniveaux adaptés pour canaliser les eaux de pluie ;
3. Un reboisement massif des zones affectées pour stabiliser les sols ;
4. Une cartographie et une classification des zones à risque, avec interdiction formelle d’y construire ;
5. Des campagnes de sensibilisation pour informer les citoyens sur les conséquences des constructions anarchiques et les pratiques destructrices.
Le coût de l’inaction
Laisser perdurer cette situation n’est pas seulement un acte de négligence, mais un crime contre l’environnement et les générations futures. Ngaliema est un exemple criant des conséquences de l’absence de planification urbaine. Si les érosions ne sont pas maîtrisées, les coûts humains et matériels continueront de grimper, mettant davantage de pression sur les ressources déjà limitées de la ville.
En outre, les experts avertissent que d’autres communes de Kinshasa risquent de connaître le même sort si des actions concertées ne sont pas entreprises. La prévention des érosions ne doit plus être une option, mais une priorité nationale.
L’urgence d’une mobilisation collective
Expobéton RDC appelle à une mobilisation générale : autorités locales, gouvernement central, organisations internationales et citoyens. Chaque acteur a un rôle à jouer pour freiner cette catastrophe. « Le développement ne peut se faire sans respect des normes et de l’environnement », rappelle l’organisation.
Le temps n’est plus aux discours, mais aux actions concrètes. La survie de Ngaliema et de ses habitants en dépend. Il est encore possible de sauver ce qui reste, mais chaque jour perdu rapproche la commune du point de non-retour.
En protégeant Ngaliema aujourd’hui, nous bâtissons une ville plus résiliente et durable pour demain.
Rédaction
