rLa ville de Kinshasa, traversée par une vingtaine de rivières, possède un réseau hydrographique naturel qui a longtemps joué un rôle crucial dans l’évacuation des eaux pluviales vers le fleuve Congo. Cependant, l’urbanisation rapide et souvent non planifiée a conduit à la dégradation de ces canaux naturels, entraînant des inondations récurrentes et des problèmes d’assainissement majeurs.
Un réseau hydrographique dense et vital
Kinshasa est traversée par plusieurs rivières importantes, notamment la Ndjili, la Lukunga, la Matete, la Yolo, la Kalamu, la Makelele, la Lubudi et la Gombe. Ces cours d’eau, qui coulent principalement du sud vers le nord, étaient autrefois des canaux naturels permettant l’évacuation efficace des eaux de pluie vers le fleuve Congo. Par exemple, la rivière Ndjili, qui traverse plusieurs communes, dont Kimbanseke, Ndjili et Masina, joue un rôle essentiel dans le drainage de l’est de la ville .

Urbanisation et dégradation des canaux
Avec l’expansion rapide de la ville, de nombreuses zones ont été construites sans tenir compte des cours d’eau existants. Des quartiers entiers se sont développés sur d’anciens lits de rivières ou à proximité immédiate de ceux-ci, souvent sans infrastructures adéquates pour gérer les eaux pluviales. Cette situation a conduit à l’obstruction des canaux naturels par des déchets, des sédiments et des constructions illégales, réduisant leur capacité d’évacuation et augmentant le risque d’inondations .
Conséquences des inondations récurrentes
Les inondations sont devenues fréquentes dans plusieurs quartiers de Kinshasa, notamment à Kingabwa, Ndolo, Salongo et Yolo. Ces événements sont souvent causés par des pluies intenses qui, en raison de l’obstruction des canaux, ne peuvent pas être évacuées efficacement. Les conséquences incluent la destruction d’habitations, la détérioration des infrastructures routières et la propagation de maladies liées à l’eau stagnante .
Initiatives de réhabilitation et défis persistants
Des efforts ont été entrepris pour réhabiliter certains canaux, comme la construction de collecteurs sur la rivière Gombe pour prévenir les inondations . Cependant, ces initiatives restent insuffisantes face à l’ampleur des problèmes. La coordination entre les autorités locales, les urbanistes et les communautés est essentielle pour développer des solutions durables.
Vers une gestion intégrée des ressources hydrauliques
Pour améliorer la situation, plusieurs actions sont recommandées :
Cartographie et protection des cours d’eau existants : Identifier et préserver les rivières et canaux naturels restants pour éviter leur obstruction future.

Construction de canaux bétonnés avec des parois adaptées : Mettre en place des infrastructures conformes aux normes pour canaliser efficacement les eaux pluviales.
Sensibilisation des populations locales : Éduquer les résidents sur l’importance de ne pas obstruer les canaux avec des déchets et de respecter les zones inondables.
Intégration de la gestion des eaux dans la planification urbaine : Inclure la gestion des ressources hydrauliques dans les plans d’aménagement de la ville pour assurer un développement durable.
La réhabilitation des anciens canaux et rivières de Kinshasa est cruciale pour prévenir les inondations et améliorer la qualité de vie des habitants. Une approche intégrée, combinant infrastructures adaptées, sensibilisation communautaire et planification urbaine, est essentielle pour restaurer ce patrimoine hydraulique vital.
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