Kinshasa mise sur le béton : Daniel Bumba annonce un plan ambitieux pour moderniser la voirie grâce à un financement gouvernemental

La capitale congolaise s’apprête à franchir une nouvelle étape dans sa modernisation urbaine. Lors d’une rencontre avec les bourgmestres et chefs de quartiers, le Gouverneur de la ville-province de Kinshasa, Daniel Bumba, a annoncé un programme structurant pour la construction et la réhabilitation des routes en béton, en remplacement de l’asphalte traditionnel.

“Grâce à l’implication du gouvernement central que dirige Madame Judith Suminwa, nous avons reçu un financement conséquent pour la voirie urbaine de Kinshasa. Pour apporter une solution durable et efficace, nous avons choisi les routes en béton plutôt que l’asphalte”, a déclaré le Gouverneur.

Un choix stratégique pour la durabilité

L’option des routes en béton marque un tournant stratégique dans l’aménagement urbain de Kinshasa. Alors que la capitale fait face à une dégradation accélérée des routes en asphalte, aggravée par les fortes pluies et le trafic intense, le béton s’impose comme une solution plus résistante, économique sur le long terme et adaptée aux conditions locales.

Selon les experts, une route en béton peut durer deux à trois fois plus longtemps qu’une route asphaltée, réduisant ainsi les coûts de maintenance et les perturbations liées aux réparations fréquentes.

Un financement gouvernemental décisif

Ce programme de modernisation est rendu possible grâce à un financement important du gouvernement central, preuve d’une synergie renforcée entre le pouvoir central et le gouvernement provincial.

Sous l’impulsion de la Première Ministre Judith Suminwa, cette initiative s’inscrit dans la politique nationale de modernisation des infrastructures, destinée à améliorer la mobilité, stimuler l’économie locale et renforcer l’attractivité de la ville.
Un impact concret pour les Kinois

La nouvelle politique de voirie vise plusieurs objectifs clés :
• Réduire les embouteillages grâce à des routes plus fiables et durables.
• Diminuer les coûts de maintenance pour un meilleur usage des finances publiques.
• Créer des milliers d’emplois directs et indirects grâce aux travaux de construction.
• Renforcer la sécurité routière avec des infrastructures de qualité.

“Nous voulons en finir avec le cycle des réparations incessantes. Les Kinois méritent des routes dignes d’une grande capitale”, a insisté le Gouverneur Daniel Bumba.

Ce choix du béton s’aligne sur la vision présidentielle d’infrastructures modernes et durables, soutenue par des projets structurants à l’échelle nationale. Si le calendrier des travaux est respecté, Kinshasa pourrait, dans les prochaines années, se doter d’un réseau routier résilient, capable de soutenir la croissance démographique et économique de la ville.

Routes en béton : un investissement durable et stratégique pour la RDC

Contrairement à l’asphalte, la route en béton présente un rapport coût-durabilité nettement avantageux. Certes, une chaussée aux dimensions standards en béton coûte 15 à 20 % plus cher à la construction qu’une route asphaltée. Toutefois, sa durée de vie est estimée entre 30 et 50 ans, avec seulement 10 % de coûts d’entretien, contre 15 ans de durée de vie et 30 % de coûts d’entretien pour une route en asphalte avant son renouvellement.

Des coûts maîtrisables et une transparence accrue

Les routes en béton ont l’avantage d’être facilement quantifiables en matériaux et en prix, réduisant ainsi les risques de surfacturation.

  • Une route asphaltée coûte en moyenne 2 millions USD par kilomètre.
  • En comparaison, une route en béton armé de 7 mètres de large avec réseau de drainage revient entre 800 000 et 1 200 000 USD par kilomètre.

Par ailleurs, les remontées capillaires ont peu d’effet sur les chaussées en béton, ce qui renforce leur fiabilité à long terme.

Un levier pour l’économie locale

Autre atout majeur : tous les matériaux nécessaires à la construction des routes en béton sont produits localement, favorisant ainsi l’émergence des entreprises congolaises du BTP.

La production nationale de ciment est concentrée dans la partie Ouest, notamment au Kongo Central, et permet de répondre à la demande actuelle. Les trois principales cimenteries – PPC Barnet, CIMKO et CILU – produisent 1,8 million de tonnes par an, malgré une capacité installée de 3,2 millions de tonnes.

Il y a cinq ans, cette production ne dépassait pas 1,2 million de tonnes/an, traduisant une hausse de la consommation, indicateur clair de la croissance économique, car les infrastructures en sont le reflet direct.

Des retombées fiscales pour les provinces

La construction de routes en béton génère également des recettes fiscales importantes pour les provinces consommatrices, qui perçoivent une taxe de 3 % sur la valeur du ciment utilisé.

En somme, opter pour des routes en béton, c’est miser sur la durabilité, la transparence et le développement local, tout en soutenant la croissance économique et les finances provinciales.

Rédaction

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